Le fantastique 4°

La lampe

Par REMI SECCHI, publié le lundi 11 décembre 2017 14:35 - Mis à jour le mardi 6 février 2018 08:57

J'habitais une maison près de la forêt, je vivais seul. Je menais une vie paisible. Je passais mes journées à chasser et à pêcher. Quand je rentrais chez moi, je lisais mon journal en buvant un chocolat chaud. Je consacrais mes week-ends à faire des tournois de pétanque et à jouer aux cartes avec mes amis. Je passais des bons moments. Le soir,mes amis partis, je mangeais tranquillement du sanglier rapporté de la chasse et de la soupe que j'avais préparé la veille.

Une nuit, j'étais dans mon lit, sur le point de m'endormir quand je vis une lueur qui s'agitait dans le couloir. Intrigué, je me levai, et je suivis cette mystérieuse lumière en marchant lentement, prêt à bondir sur ce qui était certainement un voleur. J'avais peur, peur de ce que j'allais découvrir. Je m'arrêtai un moment, et je me rendis compte que la lueur que j'avais aperçu suffisait à elle seule à éclairer le couloir. Je continuais à suivre cette douce clarté. Elle m'emmena sur le pas de la porte. J'étais de plus en plus effrayé. Je la cherchai maintenant plus vivement par peur de sortir en pleine nuit. Soudain, je sentis quelque chose me frôler avec une vitesse folle. Ma terreur reprit de nouveau lorsque j'entendis un sifflement aigu. Quand je me retournai, j'eus la surprise de retrouver ma porte, arrachée. Le vent qui s'y engouffrait me fit froid dans le dos. Je me mis alors à douter. Devais-je suivre cette chose ou rester caché dans ma demeure ?  La curiosité eut raison de moi.

Je sortis, en espérant récupérer ce que cet inconnu avait pu me dérober. C'est alors que je revis cette étrange lumière jaunâtre loin devant moi. Je la suivis. Ce phénomène était stupéfiant et très étrange. Je me mis à courir sans m'arrêter pour attraper cet inconnu qui était sans doute un criminel. Je ne savais plus ce que je devais faire. Serais-je devenu fou ? Je m'enfonçais dans les profondes ténèbres. Un orage éclata, la pluie tomba. On aurait cru une tempête. Un hibou lança un cri perçant à travers la forêt. D'autres lui répondirent. Ma peur s'accentua lorsque j'entendis des corbeaux. Il me semblait qu'ils se moquaient de moi. Mon coeur battait la chamade. J'étais perdu, je me demandais pourquoi je n'avais pas pensé à emporter ma lampe torche. Je ne pouvais plus rentrer chez moi. Puis j'entendis des loups pousser des hurlements. Il y avait du brouillard, je voyais toujours les reflets jaunes mais je ne savais plus d'où ils venaient. J'étais paralysé par la  peur. Soudainement, je vis une lampe qui flottait devant moi. C'était une lampe torche, elle ressemblait étrangement à la mienne. Je m'évanouis.

Lorsque je me réveillais, le jour était levé. Combien de temps suis-je resté là ? Mes souvenirs étaient flous. Cependant, je me rappelai clairement de cette lampe volante qui semblait être la mienne. Je me rappelais aussi de l'épouvante que j'avais ressenti cette nuit là. Ce phénomène inexplicable et prodigieux m'angoissait. Je me levai et je marchai en direction de ma maison. Une sensation de malaise s'empara de moi. J'étais devant mon foyer. Je fus surpris de retrouver ma porte réparée, comme elle était avant ma nuit d'horreur. J'entrai rapidement pour aller vérifier que ma lampe n'avait pas disparu. Je me rappelais l'avoir laissé sur ma grande étagère. Mais elle ne s'y trouvait plus ! Je la cherchai, fouillant de mes mains moites sous les dossiers, les romans policiers et mes affaires qui trainaient sur la moquette. J'étais sur le point de renoncer quand je la découvris dans mon lit, sous ma couette. Comment était-elle arrivé là ? Etait-ce un cauchemar ? Que s'était-il passé cette nuit là ? J'optais pour la solution du cauchemar qui me paraissait la plus plausible. Je pensais tout simplement avoir été somnambule. Mais je n'en étais pas complètement sûr.

Depuis ce jour là, je mène une vie triste et ennuyeuse. A la place de chasser et de pêcher, je regarde la télé. J'essaie de sortir le moins possible, juste pour acheter le nécessaire à ma survie. Je consacre mes week-end à écouter la radio et à jouer aux cartes... tout seul. Le soir, je mange des pâtes fades, perturbé et choqué par ce qui m'était arrivé ...