Le brouillard… on ne voyait pas à 10 mètres. Pensant aux fumées du volcan, nous enfilons les masques à oxygène récupérés dans la carcasse de l’avion et nous retournons dans la salle antisismique. Nous nous retrouvons nez à nez avec un vieil homme aux cheveux ébouriffés genre « Einstein », longue barbe blanche genre « Léonard de Vinci » et gros yeux globuleux genre « lapin crétin ». Il nous explique qu’il sort tout juste de la salle d’expérience et que c’est lui qui a provoqué le grand fracas entendu et les fumées abondantes. Nous enlevons donc nos masques.

Maxence lui raconte notre aventure et l’objet de notre quête : le trésor.

Mich Mich (c’est son nom) se met doucement à rire en regardant la carte : « Le trésor que vous recherchez a, en effet, beaucoup de valeur, mais peut-être pas comme vous le pensez : ce n’est pas de l’argent, il s’agit de graines ».

En chœur, nous nous écrions : « Des graines !!! »

D’abord déçus, nous changeons d’avis quand Mich Mich nous explique que ces graines sont exceptionnelles car elles donnent naissance à des arbres capables d’absorber 1000 fois plus de CO2 qu’un arbre ordinaire. Seulement, des pirates (sûrement ceux que nous avons rencontrés) avaient pris la caisse de graines et, déçus de son contenu, l’avaient jetée par dessus bord.

A l’unanimité, nous décidons de retourner sur le champ dans le sous-marin et de nous mettre à la recherche de ce trésor inestimable qui pourrait changer l’avenir de l’humanité. Après de longues heures à sonder le moindre recoin des fonds marins à l’endroit que nous avait indiqué Mich Mich, nous apercevons enfin une caisse imperméable orange dans un épais banc de krill. Nous déplions  le bras mécanique du sous-marin afin de nous en emparer quand une immense baleine à bosse fonce dans le banc et emporte la caisse dans sa gueule. Nous sommes stupéfaits. Ayant perdu tout espoir, nous remontons à la surface et nous étendons sur la plage, les yeux fixés au loin. Soudain, un geyser de 10 m jaillit et nous sort de notre rêverie. On perçoit alors au loin un point noir qui semble grossir petit à petit jusqu’à prendre forme. C’était la caisse ! La baleine nous a rendu la caisse comme si elle savait… Elle savait sûrement... Sagement, nous attendons que les vagues nous la ramènent. Quand nous la récupérons, c’est de la folie, nous nous mettons à danser joyeusement la danse de Kirikou comme le faisaient les indiens autour du feu sacré.

Après les danses et les cris, nous nous calmons. Nous avons besoin de comprendre, trop de choses nous échappent. Mich Mich nous explique s’être exilé sur l’île avec son matériel pour tenter de rattraper tout le tord qu’il aurait fait à la planète après avoir inventé tant de machines aux moteurs toujours plus polluants les uns que les autres. Depuis 45 ans qu’il est sur cette île, il a travaillé pour créer de nouvelles espèces vivantes capables de mieux résister à la pollution. Je comprends désormais pourquoi nous avons rencontré tant de végétaux et d’animaux jusque-là inconnus. Les graines de la caisse était son invention la plus prometteuse mais il n’a pas pu les présenter au monde car les pirates le maintenaient captif sur son île car il refusait de leur fabriquer une machine à faux billets.

Il y a 15 ans, pour s’évader et enfin présenter au monde ses découvertes, il n’a pas trouvé mieux que de lancer des bouteilles à la mer avec des cartes pour venir le chercher.

Heureux du dénouement de l’histoire, nous décidons de faire la fête. Nous mélangeons toutes les potions et autres mixtures du laboratoire de Mich Mich et observons de multiples explosions de toutes les couleurs. Puis, nous nous endormons paisiblement sur le sable après vous avoir écrit ces quelques lignes.

Lundi 29 mai

Je sais, j’ai mis du temps à reprendre la plume mais le temps qu’on rentre en sous-marin, que le Président accepte de nous recevoir et que nous mettions en application la proposition de Mich Mich… En effet, diffuser les graines dans tous les pays du monde n’est pas une mince affaire. Charger les agriculteurs de les planter non plus d’ailleurs. Aujourd’hui, les notes écrites sur le fameux cahier trouvé dans le labo permettent de reproduire à l’infini les graines de Mich Mich.

Au revoir les amis, je vous retrouve à la rentrée. D’ici-là, il faut que je rattrape le retard sur l’apprentissage des tables de multiplication et l’imparfait du verbe « Travailler ».