Le fantastique 4°

Qui es-tu?

Par REMI SECCHI, publié le mardi 12 décembre 2017 09:38 - Mis à jour le lundi 15 janvier 2018 15:57

- « Allez-y Lindsey, je vous écoute » dit calmement la psychologue.

- «  Alors tous commença chez mon oncle, lors d'un dîner où toute la famille était présente. Du plus jeune au plus âgé, nous étions tous réunis dans le salon. La salle était meublée de bibliothèques, d'une immense table en bois, de trois fauteuils rouges ainsi que de deux canapés en cuir. Nous avions mangé le couscous de ma grand-mère, il était délicieux.

Lorsque le dîner familial fut terminé, je rentrai seule, à pied chez moi. Il était tard dans la nuit. Je marchai tranquillement dans une rue éclairée, presque déserte. Et là je m’arrêtai, et contemplai les immeubles abandonnés. Leurs vitres en verre étaient cassées, certains murs en pierre s'étaient effondrés. Soudain, me prit l'envie d'errer dans les rues de Bordeaux telle une noctambule. Je parcourais des quartiers résidentiels, me promenais dans le centre ville endormi, longeais la rivière qui traversait la ville. Je restais longtemps dehors, la fatigue vint, j'aurais pu dormir sur place, mais je finis par prendre le long chemin du retour.

J'arrivai enfin dans la rue où j'habitais. Elle était sombre, me paraissait petite et calme, me semblait endormie. J’aperçus une lumière, celle de ma maison, elle éclairait la façade. Je distinguai une ombre devant ma porte. J'avançai d'à peine un mètre, pour découvrir une silhouette. En effet, je sentis une présence, quelqu'un. L'ombre s'approcha, et s'arrêta devant moi.

J'étais glacée, paralysée. Une femme se tenait debout, elle avait une longue coiffe noire, des yeux bleus, elle portait une courte robe bordeaux, avec un collant fin et des bottes à talons. Elle n'avait aucune expression sur son visage. Je sentais mon cœur battre , j'étais terrorisée, pourtant cette femme ne bougeait pas, ne parlait pas, j'entendais le sifflement du vent. Un immense silence s'installa. Que faisait-elle là ? Que cherchait-elle ? que voulait-elle ? J'étais trop fatiguée pour répondre à toutes ces questions, trop fatiguée pour bouger, trop fatiguée pour me rendre compte que la femme qui se tenait debout dans mon allée, debout devant moi, me ressemblait. Elle était vêtue de ma robe, avait mes cheveux, mes yeux, mon visage, mes jambes… elle était moi.

Étais-je folle ? Pas assez lucide ?

Ce lieu me sembla tout à coup inconnu, je ne reconnaissais plus le devant de ma maison, ni mon jardin enneigé que je distinguais à peine, ni l'allée dans laquelle je me trouvais, face à cette inconnue qui n'était autre que moi même. J'eus cependant le courage de lui demander ce qu'elle faisait là. Elle ne répondit pas à ma question, mais me dit, avec ma douce voix :

« À bientôt Lindsey », et partit, empruntant la rue par laquelle je suis arrivée.

Le lendemain, je n'avais pas oublié ce… cet étrange phénomène, un rêve ? Réalité ? Je n'en sais absolument rien, voilà pourquoi je suis ici ».